GÉOGRAPHIE DES TERRES VOLÉES
Les plaines
Les prairies et les landes des Terres volées regroupent des plaines relativement nues et des étendues de hautes herbes qui mesurent jusqu’à près d’un mètre. Il n’est pas rare de rencontrer des bosquets de deux à six arbres.
Les collines
Les collines moutonnantes des Terres volées sont souvent criblées de petites grottes, de vallées sinueuses et de petits bois qui couronnent leurs sommets ou se nichent dans des crevasses.
Les terres de Kame
Des collines moutonnantes couvertes d’herbe jaune et brune s’étendent à l’est des Terres volées. Dans la région, les petits lacs épars aux vagues crépusculaires couleur de sable éparpillé sont semés d’innombrables tertres rocheux appelés des kames. Avec leurs herbes qui font de quelques centimètres de haut à plus d’un mètre vingt et leurs éminences irrégulières pleines de rocailles invisibles, ces collines forment une barrière décourageante pour les voyageurs et les colons. C’est en partie à cause d’elles que la région est encore sauvage. Les mystérieux kames se cachent entre les collines et les herbes de la région. La plupart de ces tertres de vieilles pierres et de décombres sont silencieux et n’ont aucune utilité mais, dans de nombreux endroits, ils forment d’étranges motifs. Quelques-uns laissent à deviner des bornes, des tumulus ou même des murs effondrés depuis longtemps et quelques fondations. À part quelques troupeaux de chevaux et de chèvres sauvages, ces terres abritent peu d’animaux de grande taille et sont principalement peuplées de loups, de renards et d’une multitude de rongeurs et de serpents. Les wivernes des escarpements orientaux survolent souvent la région, à la recherche de proies faciles, tandis que les ours, les sangliers, les ours-hiboux et les autres créatures sauvages venues des forêts orientales s’aventurent régulièrement dans les collines. Les chevaux de la région sont réputés pour leur robustesse et leur pied sûr mais les gens venus des Royaumes fluviaux du sud pour capturer ces montures se heurtent souvent aux trolls des marches de Narl méridionales. Ces tentatives sont donc trop risquées pour devenir régulières.
Les forêts
Les forêts des Terres volées sont très denses mais généralement parsemées de pistes de gibier et de nombreuses clairières. On y trouve principalement des chênes, des hêtres et de petits buissons.
Les marches de Narl
Les marches de Narl (également appelées le bois des marches de Narl), qui séparent les Terres volées en deux, occupent les basses terres de la région et cachent de profondes ravines, des collines accidentées et des ruisseaux paresseux sous des bosquets de chênes, de bouleaux et de narcisses. Cette forêt abrite de fiers troupeaux d’élans, des chats des rivières (une espèce de lynx à la fourrure moussue), des ours noirs, des sangliers, des thylacines hirsutes et de nombreuses espèces de rongeurs excessivement gros. La forêt est aussi habitée par des créatures moins courantes comme les hiboux géants, les feux-follets et diverses plantes agressives, ainsi qu’une importante communauté d’ours-hiboux. Plusieurs groupes de trolls se sont installés au sud de la forêt, près du lac Chandelle. Leur isolement leur permet de mener une vie simple, en tant que chasseurs et charognards, même si, comme tous les individus de leur espèce, ils aiment tendre des embuscades aux humanoïdes plus faibles qu’eux. On trouve également les restes de nombreux repaires de bandits qui donnent naissance à d’innombrables histoires parlant de richesses oubliées et de tombes criblées de pièges qui abritent de fantastiques trésors.
Les montagnes
Même si les montagnes des Terres volées sont très basses (rarement plus de 300 mètres d’altitude), elles sont souvent très escarpées, ce qui oblige les voyageurs à suivre le lit de rivières à sec, des gorges ou des pistes sinueuses.
Les rivières
La Gudrin.
Les eaux de cette rivière sont d’une clarté inhabituelle. Le cours d’eau est lent et profond, de 140 mètres de large en moyenne et 50 mètres en son point le plus profond.
Le Petit Sellen.
Le rejet du Sellen oriental qui converge à Mivon, à l’est, s’appelle le Petit Sellen à cause de son étroitesse. Il ne fait que 30 mètres de large pour 6 mètres de fond.
La Murque.
Cette rivière au cours lent est bordée de chaque côté par une région marécageuse qui double ses 30 mètres de large. Elle ne fait que 3 mètres de profondeur et ses eaux paresseuses sont chargées d’algues et de limon.
La Corneille.
La Corneille est issue du Petit Sellen et tire son nom des nombreuses nuées d’oiseaux qui nichent le long de son cours. Elle mesure dans les 90 mètres de large et atteint parfois une profondeur de 18 mètres ou plus. Ce serait une excellente route commerciale entre le Brévoy et les terres du sud s’il n’y avait deux chutes de 9 mètres de haut (l’une à quelques kilomètres en amont de la zone S et l’autre plus à l’est, dans les Hauts des Nomens). Il est donc impossible de naviguer en sécurité entre ces deux points.
La Moufette.
Le mélange malheureux des algues et des sources géothermales bouillonnantes de la Moufette parfume ses eaux avec le fumet distinctif et déplaisant des œufs pourris. Elle mesure dans les 30 mètres de large pour 9 mètres de fond.
L’Épine.
Les rives de l’Épine regorgent de touffes d’orties et de buissons d’épineux fournis. La rivière est relativement étroite et fait en moyenne dans les 20 mètres de large pour 9 mètres de profondeur.
Les lacs
Le lac Défense.
Ce lac brun et rocailleux se cache entre des falaises et des collines pentues. Il suffit de suivre l’une des rivières qui traverse les terres de Kame ou les marches de Narl pour atteindre ses eaux. Les sangliers se rendent fréquemment sur ses rives et apprécient les épais buissons de ronces et de baies qui séparent sa rive occidentale de la forêt. Ce sont ces bêtes qui donnèrent son nom à cette vaste étendue d’eau. Le Défense déborde à chaque fonte des neiges et se déverse dans les ravines marécageuses qui le longent à l’ouest. Ces inondations créent des goulets boueux et des trous d’eau stagnante où de féroces nuées de moustiques, de striges, de gros serpents et de lianes meurtrières se nourrissent de tout ce qui tombe dans la boue, aussi traîtresse que des sables mouvants. Dans les eaux plus profondes, le lac se montre généreux en brochets, en carpets arlequins et, plus dangereux, en anguilles mordeuses. Ces dernières sont réputées pour leur peau glissante et leur morsure douloureuse. Les plus âgées mesurent dans les deux mètres cinquante et peuvent facilement échanger les rôles avec un pêcheur qui compte en faire son repas. En revanche, ce sont des mets de choix sur les tables de Nouvelle Stetven, au nord, le prix à en tirer justifie donc les risques courus.
Le lac Chandelle.
Les feuilles qui tombent dans les marches de Narl s’amoncellent toute l’année dans les profondeurs cris- tallines du lac Chandelle. Au printemps et en été, le lac reflète les verts vifs et les arcs-en-ciel de teintes florales piégés sous les eaux. En automne, les eaux luisent de rouges, d’oranges et de jaunes flamboyants. En hiver, la surface souvent gelée du lac cache des profondeurs d’un noir d’encre qui semblent aussi in- sondables que le ciel nocturne. Les légendes disent que les eaux du lac peuvent rallonger ou raccourcir la vie de celui qui les boit, l’empoisonner ou le revigorer, en fonction de la saison. Une petite colline s’élève au milieu du lac. Elle est couverte de mysté- rieux saules pleureurs qui entourent les ruines d’une ancienne tour. D’étranges lumières magiques brillent au-dessus de la tour les nuits d’été et les feux-follets se rassemblent autour d’elle tout l’automne, peut-être pour tenir conseil ou pour planifier les complots insondables.